La photographie aérienne à l’aide de drone
Il y a quelques années encore, obtenir une vue aérienne d’un bâtiment ou le suivi depuis le ciel d’un sportif en plein action demandait énormément de moyens, que ce soit un hélicoptère ou une équipe de tournage spécialisée dans ce genre d’images. Mais depuis quelques temps, les progrès technologiques ont révolutionnés notre façon d´effectuer ces prises de vues. Avec l’apparition de drones avec caméra embarquée de plus en plus petits, assez simples à manier et bardés de différents capteurs et assistance au vol, cela devient presque un jeu d’enfant.
En réalité, c’est tout de même un peu plus compliqué que cela. Si tout un chacun peut se rendre dans un magasin d’électronique pour acheter un drone, de plus en plus de lois se mettent en place pour réglementer le vol de ces engins qui peuvent, s’ils ne sont pas correctement maîtrisés, très rapidement mettre en danger la vie d’autrui, comme de son propre pilote. Par ailleurs, différentes réglementations déjà en place dans les différents cantons ne sont pas forcément adaptées à ce type d’engins volants. D’abord considérés comme de simples jouets de modélisme, il s’est rapidement posé la question du respect de la vie privée, puisque la plupart d’entre eux sont équipés d´une caméra capable d’enregistrer parfois avec une excellente qualité, des images sans forcément être vu.
En janvier 2021, une nouvelle réglementation pour les drones devait entrer en vigueur. Malheureusement, les discussions autour de ce projet ont pris du retard. De ce fait, les lois actuelles restent donc en vigueur. Mon rôle, en tant que fournisseur de ce type de services, est double. Le premier est de pouvoir vous livrer des médias, que ce soit des photos, des vidéos ou une combinaison des deux, de qualité et correspondant à vos demandes. Le second est de connaître l’intégralité des procédures pour pouvoir voler dans l’espace souhaité en toute légalité.
Cas pratique: shooting immobilier en centre ville de Genève
Ce shooting, pour le compte d’un propriétaire d’un immeuble de bureau en centre ville de Genève, à quelques mètres de la place du Molard, propose une bonne idée des différentes difficultés que nous pouvons rencontrer.
Plusieurs semaines avant, je commence par repérer les lieux, comprendre le souhait du client. Puis, une fois sur place, je recherche un espace pour décoller et atterrir en toute sécurité. Dans ce cas, le toit du bâtiment me permet d’éviter de devoir voler dans une rue étroite et d’être au contact du public. Par ailleurs, il sera bien plus facile de garder en permanence un œil sur le drone, ce qui est obligatoire.
Les repérages étant réalisés, je me renseigne sur les restrictions en places dans la zone de vol envisagée. En l’occurrence, la zone est à moins de 5km de l’aéroport international de Genève, il me faudra donc prendre contact avec le bureau des vols spéciaux de Skyguide, l’autorité compétente dans ce cas. Par ailleurs, je me trouverai à moins de 300 m d’un bâtiment public, il me faut donc aussi l’autorisation de la police cantonale pour pouvoir voler.
Si ce genre de vol peut à priori paraître simple, cela peut dans certaines situations demandes énormément de démarches administratives, plusieurs semaines avant le shooting. Ce délai, relativement long, peut poser problème notamment lorsque la météo est capricieuse le jour prévu. Une excellente préparation est donc nécessaire afin de pouvoir faire face à toutes les éventualités. A noter que dans ce dernier cas, la tour de contrôle de l'aéroport aurait pu interdire le vol, voir l'interrompre à tous moment.
Mais alors pourquoi est-ce si facile et pourtant si compliqué de faire voler un drone ? Au départ, il était presque impossible de faire voler simplement un drone. Les seules personnes capables avaient une formation poussée. Mais lors de l’apparition des drones dit « de loisirs », tout un chacun à commencer à pouvoir faire à peu près tout et n’importe quoi. Il y a donc eu besoin d’adapter les différentes réglementations afin de protéger la vie privée de tout le monde, puisque l’on peut maintenant photographier n’importe qui, n’importe où, presque sans être remarqué, mais aussi protéger les autres utilisateurs du ciel, notamment les hélicoptères, les avions. Reste qu’il est toujours possible de voler dans des zones faiblement peuplées, sans bâtiments publics, voire dans d’autres cantons. Ceci dit, une révision de la loi était censée entrer en vigueur le premier janvier 2021. Suite à des retards, elle n’est pas encore entrée en vigueur. Mais certains points rendront encore plus compliqué l’utilisation de tels engins, comme par exemple l’enregistrement obligatoire lorsque l’appareil est capable d’enregistrer des images, ou lorsque son poids est supérieur à 500 grammes.